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Le CVS Alzheimer au pays des fraises

Le CVS Alzheimer au pays des fraises

LA FNAPAEF – Fédération Nationale des Associations et des Amis des Personnes Agées et de leurs Familles forme et soutient les usagers du CVS d’autant plus quand les personnes accueillies et leurs proches sont concernés par la maladie d’Alzheimer 

Woippy près de Metz en Moselle ce mercredi 19 novembre 2014.

La FNAPAEF et Bien Vieillir Ensemble en Lorraine, membre de la FNAPAEF, étaient ce mercredi 19 novembre 2014 à Woippy, autrefois le pays des fraises, les vraies fraises, qui poussent dans la terre, les fraises que toute une collectivité rurale faisait pousser, récoltait et distribuait aux quatre coins de la France, l’odeur des fraises que même quelqu’un d’enrhumé, lorsqu’il entrait dans sa maison, sentait l’accueillir dès la porte d’entrée.

C’est du passé, sans doute. Et les personnes avec qui nous étions et celles qui s’occupent de celles avec qui nous étions, dans cet Ehpad (nom très discutable si on en prend la signification lettre par lettre et mot par mot) (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont « plantées » dans la terre de Woippy. Le mot « planté » n’est pris ici d’aucune manière en termes négatifs, « planté », je vais le remettre au masculin singulier pour le rendre plus générique et présent.

Les fraises de Woippy. Les gens qui sont là. C’est du passé. Pas tellement. Ce sont des émotions et des ressentis, à fleur de peau, lisibles pour ceux dont les yeux et la sensibilité savent voir, lisibles pour tous ceux qui savent un instant quitter leur protocole figé d’interprétation de la vie, s’effacer, effacer le systématique, s’oublier, se rendre disponibles à une autre réalité que nos psychismes et nos intellects défaillants et limités ne savent pas lire, sortir de soi et de sa propre vision pour se rendre disponible à une autre manière de communication…

Des émotions qui, à défaut d’expression verbale, se traduisent en comportements que nous ne sommes pas toujours prêts, même si nous sommes des professionnels ou des proches, à comprendre pour ce qu’ils véhiculent de sens.

Voilà. Nous nous sommes, ce 19 novembre 2014, à Woippy en Moselle, dans une « maison de retraite » qui généreusement nous a accueilli, retrouvés autour d’une table, toute une journée avec :

·         Des résidents élus du CVS (Conseil de la Vie Sociale) (pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un CVS, voir le site de la Fnapaef www.fnapaef.fr ) des familles, des professionnels de l’établissement, le directeur, dont nous saluons la présence ici et qui rend cette journée plus constructive encore pour tous les animateurs, Cécile Delamarre psychomotricienne et auteur de nombreux ouvrages sur la maladie d’ Alzheimer et la communication non-verbale et membre du Conseil des Experts de la Fnapaef ainsi que votre serviteur.

L’objectif de cette journée, dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation Médéric Alzheimer (que nous remercions) est de travailler à tenter de faire du CVS (Conseil de la Vie Sociale) un lieu de Vie pour tous. Ou comme le suggérait un participant résident, de voir comment le CVS peut agir sur le lieu de Vie ?

Cette formation, dont la première journée était donnée ici, se donne sur 2 journées.

La première journée mise sur le changement de regard que nous portons sur nos proches touchés par la maladie d’Alzheimer. Pas seulement un changement de regard bienveillant. Non. Un changement de connaissance, un changement de compréhension des mécanismes qui pilotent la communication. Une entrée dans le sens de la communication non-verbale, dont l’un des facteurs et l’une des porte d’entrée est précisément le capital d’émotions et de ressentis que nous portons en nous et qui ne s’efface pas. Les représentations, la chronologie des représentations, le sens des représentations, s’effacent. Les traces émotionnelles demeurent et ce sont elles nos fils conducteurs et nos bases de communication non-verbale.

Cette première journée de formation FNAPAEF/MEDERIC ALZHEIMER sur le CVS maladies cognitives prend contact, sensibilise, instruit, documente, forme sur cela. La première journée de formation CVS Alzheimer met les représentants des résidents, des familles, des professionnels ainsi que la direction (si elle est présente et nous saluons une fois encore la présence du directeur) en position d’aller collecter la parole et la parole non-verbale de chacun dans le but de la rapporter au CVS pour alimenter toutes les questions et les débats qui font la qualité de vie d’un établissement.

Le CVS, comme vous le voyez, ce n’est pas principalement la mise en œuvre plus ou moins pertinente de la loi de janvier 2002. Non. Cela s’appuie sur une loi généreuse et bien trop mal comprise, mais c’est le sens et les potentiels de ce texte qui nous intéressent surtout.

Inutile de vous dire que les oreilles et les yeux des participants et les nôtres aussi, sont grands ouverts. On peut lire sur le visage des gens de la surprise, de l’étonnement, de la résistance, de la perplexité et puis, de l’intérêt naissant et progressant sur le sujet échangé.

Une bonne journée réellement. Merci à tous.

La seconde journée qui sera donnée en janvier 2015 permettra de continuer sur le sujet dans ce même état d’esprit et nous mettrons l’accent sur le partage des informations qui auront été collectées par tous de manière à voir comment faire du CVS un Lieu de Vie pour tous.

 

Si vous souhaitez en savoir plus, voir :

Voir la rubrique CVS Alzheimer sur www.fnapaef.fr

joseph.krummenacker@orange.fr