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Tous ensemble on peut faire bouger les choses ! Par Joëlle Le Gall, présidente de la Fnapaef
07/09/2013 17:11Je m’occupe depuis plusieurs mois, en Bretagne, d’une situation préoccupante dans un établissement. Depuis 2011, des familles attendent que leurs parents, leurs conjoints puissent bénéficier d’un accompagnement à la hauteur de leurs besoins.
Hormis le Conseil Général, les pouvoirs publics n'ont pas semblés très favorables à ma prise de parole publique. Surtout ne pas parler de la situation de cet établissement, tout va s'arranger dans les mois qui viennent !
Soyez rassurés, ce n’est pas seulement ce lieu de Bretagne qui fait ici l'objet de mon témoignage, mais plutôt la force de l'inertie qui enferme les pouvoirs publics, les professionnels, les familles dans la crainte, toujours cette foutue crainte de dénoncer ensemble l'inacceptable. L'un c'est pour son siège, l'autre pour préserver son emploi et la famille par peur de représailles. Est-ce qu'un jour on comprendra que tous ensemble on peut faire bouger les choses.
Ce qui m'a fait bondir concernant l'établissement en question, c'est le courrier adressé par l'ARS régionale aux familles qui attendent, et attendent toujours, depuis 2011qu'une issue soit trouvée pour que leurs parents, leurs conjoints, bénéficient d'un accompagnement à la hauteur de leurs besoins, mais qui dénoncent aussi depuis janvier 2013 une augmentation brutale de 165 euros par mois selon le courrier d'un représentant des familles, seule solution apparemment trouvée pour combler des déficits liés dit-on à une mauvaise gestion.
C'est vrai qu'actuellement l'inquiétude du Ministère repose plus sur les impayés des résidents et des familles que sur l'homogénéisation des contrats de séjour, sauf que les impayés ne représentent grosso modo qu'un pour cent de cette population. C'est vrai aussi que depuis 2007 les Ministres successifs nous affirment leur priorité « faire baisser le coût à la charge des résidents et des familles. Là aussi chercher l'erreur, ça augmente régulièrement, avec des prestations qui diminuent bel exploit.
Que précisait le courrier du Directeur de l'ARS BRETAGNE en date du 1 août 2013 ? En substance, il disait ; pour tout ce que vous dénoncez sur le manque d'accompagnement, vous avez raison, nous en sommes conscients, soyez certains que dès la rentrée nous allons trouver des solutions.
Concernant le coût le message est le suivant « Pour ce qui concerne le prix de journée d’hébergement facturé aux familles, je vous invite en revanche à prendre directement l'attache du Conseil Général, si vous ne l'avez déjà fait, ce volet relevant plus spécifiquement de son champ de compétence ». Rien sur le champ de compétence des gestionnaires.
Génial comme réponse pour des résidents qui attendent depuis 2011 que la situation s'améliore, ça ressemble toutefois beaucoup aux réponses faites par Madame DELAUNAY à la FNAPAEF quand nous lui adressons les attentes des familles.
Concernant l'agence régionale de santé de Bretagne, elle ne peut ignorer, qu'hormis des pansements très ponctuels, la situation ne peut être réglée à la hauteur des réels besoins. Vous êtes soumis au bon vouloir de « BERCY» qui n'ouvre pas les vannes. Madame DELAUNAY notre Ministre est plus attachée à travailler actuellement sur la prévention que sur la situation concernant les personnes malades et handicapées qui sont dans les établissements où à domicile et qui malheureusement n'ont aujourd'hui que le droit de se taire et d'attendre.
Car ce qui se passe ici n'est pas malheureusement unique dans le Finistère, en Bretagne, en France. Ne perdons pas de vue que la Bretagne fait partie des régions privilégiées pour nos chers vieux malades et handicapés, ça vous donne un aperçu de ce que d'autres peuvent vivrent dans des régions plus défavorisées.
Nous avons la chance d'avoir un établissement dans le Finistère qui peut se permettre d'accompagner avec bientraitance et humanité des patients souffrants de maladie d'Alzheimer ou apparentées avec un ratio de personnel approprié, 1 pour 1, et le directeur qui souhaiterait pouvoir encore faire mieux avoue « et cela reste encore insuffisant ». Etonnant, selon que l'on habite ici où là, l'accompagnement peut être très bon où insuffisant. La valeur donnée à l'homme tient vraiment à peu de choses.
Les Ministres se succèdent et nous attendons toujours que les ratios de personnel définis dans le Plan Solidarité Grand Age soient enfin appliqués. Depuis des années, des personnes âgées souffrent d'un manque d'accompagnement, d'autant plus que nous savons tous que pour les malades atteints d'Alzheimer ou de troubles apparentés la priorité, afin qu'ils ne sombrent pas dans la maladie, c'est de les accompagner dans un processus non médicamenteux en les maintenant dans des relations sociales et des activités autant physiques qu'intellectuelles.
"A l'heure où enfin après de longues attentes les conventions tripartites vont être renouvelées, une fois de plus elles le seront sur une enveloppe financière globale à se partager et non sur les réels besoins exprimés par les établissements. La FNAPAEF demande que les familles puissent s'exprimer lors du renouvellement de ces conventions, elles supportent financièrement 60% du budget de l'établissement. Ca me semble le minimum de demander à ce qu'elles puissent aussi s'exprimer.
Joëlle Le Gall, Présidente de la Fnapaef
Dans le menu général vous avez une rubrique "votre vécu" et une autre sur les coûts, vous pouvez y déposer vos témoignages et vos attentes.
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